Le chant n'est pas, ou n'est plus, dans nos écoles, une tradition, ce qui est regrettable, car chanter fait partie des choses simples et belles dans le spectre des activités humaines. Chanter ensemble est un peu plus difficile mais, ô combien, facteur d'harmonie et de cohésion entre les femmes et les hommes. On parle d'un « plan chorale », auquel j'ai très envie d'adhérer, monsieur le ministre, mais il faut nous mettre d'accord, une nouvelle fois, sur les moyens. Il ne s'agit pas de faire jouer ou rejouer les séquences de The Voice, par ailleurs très sympathiques, mais bien de faire découvrir à de jeunes enfants et adolescents le monde immense de la musique dite « classique », du chant choral en particulier, et le plaisir considérable qu'il peut procurer.
Toutefois, l'écart entre la pratique du chant et le ressenti des élèves comme des adultes est immense. Il faut donc s'interroger sur la manière d'atteindre l'objectif que vous vous êtes fixé, à savoir une chorale dans chaque collège à l'horizon 2019. Il faudra combattre l'élitisme et rendre cette pratique accessible à toutes et à tous. Aujourd'hui, seuls 10 % des élèves chantent dans une chorale. Les professeurs de musique rencontrent d'énormes difficultés pour faire entendre d'autres musiques dans des classes comptant plus de vingt-huit élèves, et ne sont pas toujours les mieux placés pour défendre une telle exigence. Nous vous proposons donc d'ajouter 8 millions d'euros aux 17 qui sont inscrits – lesquels, je pense, ne suffiront pas – pour l'organisation de la formation des enseignants concernés et les nécessaires partenariats à conclure, en matière de ressources humaines, avec des conservatoires régionaux, nationaux, ou des animateurs des centres musicaux ruraux. En tout état de cause, il va falloir inventer, et ce n'est pas simple.