Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mardi 13 novembre 2018 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2019 — Mission enseignement scolaire (état b)

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Nous allons pouvoir aborder le fond de ce sujet, puisque tel semble être le désir de chacun.

Monsieur Bricout, vous avez soulevé un point extrêmement important – en réalité, l'un des points nodaux – du sujet qui nous occupe ce soir. En effet, à côté de la formation des AESH, il est peut-être encore plus important de parler de nos mesures touchant à la formation initiale et continue des professeurs. Sur cette question, nous sommes faibles aujourd'hui, mais cela va changer à la faveur de la réforme de la formation des enseignants. En effet, nous prévoyons la systématisation d'un certain nombre de formations pour l'ensemble des professeurs. C'est le résultat du travail des gouvernements qui se sont succédé depuis vingt ans : nous devrions donc tous nous rassembler sur ce sujet.

Nous sommes en effet en train de parvenir à l'école inclusive, mais avec un changement quantitatif qui est, en fait, un changement de paradigme. Je rappelle qu'il y a aujourd'hui 340 000 élèves en situation de handicap dans le système scolaire français et que la progression de ce nombre s'est toujours située autour de 10 % depuis plusieurs années.

Devant cette nouvelle réalité, nous devons nous inspirer de ce qui se fait de mieux sur le plan international : c'est ce que nous avons fait récemment à l'occasion d'un séminaire international qui nous a notamment permis d'étudier l'exemple du Danemark, celui de l'Italie et plusieurs exemples canadiens et nous permet aujourd'hui de disposer du plan que j'ai évoqué à plusieurs reprises et qui est en cours d'élaboration en ce moment même et jusqu'au mois de février, auquel la représentation nationale a bien évidemment vocation à participer. Ce plan nous permet de préparer sans aucun problème, avec le budget que nous examinons, une rentrée 2019 qui sera à la hauteur en matière de formation : nous commencerons en effet par les plans de formation initiale et continue des professeurs, puis nous poursuivrons avec la formation des AESH. Je maintiens donc qu'il y a une augmentation des moyens pour la formation de ces derniers et je redis, pour le cas où je n'aurais pas été assez clair tout à l'heure, que cette augmentation a été, en deux ans, de plus de 100 % et que nous sommes, en outre, capables d'abonder ce budget. Il n'y a donc aucunement matière à polémique.

Comme vous l'avez tous dit, cette question est très sérieuse – c'est peut-être pour cela que nous sommes tous très sensibles dès qu'elle est abordée – et personne n'envisage d'empêcher qui que ce soit en parler. En revanche, il est très important que nous travaillions dans la bonne direction et donnions une image de rassemblement autour de cet enjeu. C'est en tout cas l'atmosphère qui règne actuellement dans l'éducation nationale : j'y veille, parce que c'est pour moi très important et que cette question peut parfois être compliquée sur le terrain. L'école inclusive suppose en effet de grands enjeux de formation – celle des professeurs et celle des AESH. Notre organisation nous permet d'y faire face.

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