Monsieur le ministre, avez-vous déjà essayé d'expliquer à des collègues étrangers, européens par exemple, lors de visites d'établissements scolaires, le rôle de la vie scolaire dans nos collèges et lycées ? Pour l'avoir fait souvent avec des partenaires anglais, allemands, italiens et même croates, je peux vous dire que ce n'est vraiment pas chose facile à décrire car cette structure est unique. Cette spécificité française, consacrée à la vie de l'élève, en internat comme en externat, est une richesse, une originalité sans laquelle nos établissements ne fonctionneraient plus. Cet espace particulier avec les élèves est le lieu d'une écoute attentive et bienveillante, d'un relais entre les équipes enseignantes et l'ensemble des acteurs du monde éducatif.
D'après les comparaisons européennes citées tout à l'heure, c'est une institution que l'on nous envie, une sorte de médiateur qui démêle des problématiques personnelles, scolaires et parfois psychologiques. Les personnels de la vie scolaire jouent à la fois un rôle de prévention, d'accompagnement et de réassurance des jeunes. Ils travaillent à des projets de citoyenneté active. Ils se sont également vu confier, ces dernières années, des missions afin de garantir le respect de la laïcité et de prévenir les phénomènes de radicalisation, en lien avec les équipes académiques. En dépit de tout cela, et ma collègue Elsa Faucillon l'a rappelé tout à l'heure, il n'y a eu aucune création de poste de CPE depuis deux ans. L'amendement que nous proposons transfère 7 millions d'euros de l'action 08 « Logistique, système d'information, immobilier » vers l'action 01 « Vie scolaire, éducation à la responsabilité ».