J'avais renoncé à la prendre, monsieur le président, mais plusieurs des propos que j'ai entendus m'ont fait changer d'avis.
Il y a deux risques, s'agissant des reconversions. Le premier, comme vient de l'expliquer M. Folliot, c'est l'absence de confiance dans un dispositif de mutation de territoire. Les Français sont capables d'assumer des mutations, quel que soit leur âge, d'ailleurs dès lors qu'on respecte un certain nombre de prescriptions sociales, qu'on associe les organisations professionnelles, qu'on mène un travail de fond, qu'on repousse le plus possible l'échéance pour permettre une vraie concertation et une vraie mobilisation de tous les acteurs.
Le second risque consiste à croire, et je l'ai aussi entendu exprimer, que dès lors qu'il s'agit du domaine des énergies renouvelables, tout sera réglé. Je crois qu'il faut savoir garder raison : en France, il n'y a pas eu d'expérience réussie en matière de reconversion par le biais de stratégies et d'investissements dans le domaine des énergies renouvelables. On peut même dire qu'il y a eu des échecs notoires. Je pense notamment aux Alpes-de-Haute-Provence, sujet sur lequel le secrétaire d'État Christophe Castaner pourrait s'exprimer s'il était parmi nous.
Monsieur le ministre d'État, il faut prévoir un temps suffisant pour qu'un rapport soit établi et qu'un certain nombre de pistes soient dégagées de façon concertée, peut-être sous votre autorité, afin que nous disposions d'un protocole, d'une méthode de travail.
Je souhaite conclure en insistant sur un point : la mobilisation de l'entreprise à l'origine de la mutation est une nécessité absolue. Nous avons pu le constater pour le bassin de Lacq, dont la mutation n'aurait jamais réussie si le groupe Total ne s'était pas investi comme il l'a fait.