Intervention de Béatrice Descamps

Séance en hémicycle du mardi 13 novembre 2018 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2019 — Recherche et enseignement supérieur

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBéatrice Descamps :

Lieu par excellence de la pensée critique et du courage intellectuel, l'enseignement supérieur constitue, au même titre que l'école, le socle de notre pacte républicain. Il doit permettre la réussite de l'ensemble des étudiants, quelles que soient l'origine sociale ou les ressources des parents, et nous sommes très attachés à la qualité de l'enseignement dont dépend l'égalité des chances.

Il convient de relever l'augmentation significative des crédits affectés à l'enseignement supérieur pour la loi de finances 2018, et l'engagement réaffirmé pour la mission cette année, dans un contexte budgétaire qui reste contraint. Le groupe UDI, Agir, Indépendants salue donc la hausse des crédits de la mission.

Si les représentants du monde universitaire considèrent cette hausse globale comme un soulagement, nous nous devons de relayer leurs inquiétudes face à plusieurs phénomènes.

Les représentants du monde universitaire ont dû absorber, je le rappelle, plus de 225 000 étudiants supplémentaires depuis 2012. La réforme de l'entrée à l'université est d'ailleurs accueillie favorablement et les changements culturels sont en cours dans l'enseignement supérieur.

Cette année a vu la mise en place de Parcoursup, nouvelle procédure de validation, et la création de parcours renforcés pour éviter l'échec des étudiants en premier cycle. Le programme 150 est notamment consacré à la poursuite de cette réforme, destinée à être encore améliorée.

Concernant le programme 231 « Vie étudiante », la loi ORE a supprimé la cotisation de sécurité sociale étudiante de 217 euros, remplacée par une contribution de vie étudiante et de campus de 90 euros par étudiant, collectée par les CROUS et redistribuée aux établissements, pour mener des actions de vie de campus en matière de prévention et de santé des étudiants, ou encore de soutien aux associations étudiantes. Nous avons entendu vos explications en commission sur les modalités de fixation du plafond pour 2019, qui me paraissent à même de rassurer le monde universitaire.

Le budget alloué à l'action « Santé des étudiants et activité associative, culturelle et sportive » reste identique à celui de 2018. Il comprend notamment des mesures d'accompagnement des élèves en situation de handicap et de mise en accessibilité des établissements. Nous serions satisfaits de voir réaliser une évaluation de cette action 03 du programme 231.

Concernant la partie recherche de cette mission, les crédits augmentent de 2,24 %. Il s'agit d'un effort budgétaire réel en faveur de la recherche et de l'innovation. Nous solliciterons toutefois toute votre attention, madame la ministre, sur les moyens alloués à la recherche médicale, plus particulièrement sur les cancers pédiatriques.

L'article 78 du projet de loi de finances pour 2019 prévoit la transformation de l'aide à la recherche du premier emploi en nouvelle bourse « mobilité ». Elle concernera les élèves qui n'ont pas obtenu de place dans l'enseignement supérieur avec Parcoursup et ont fait appel auprès de leur rectorat. Cette aide est réservée aux futurs étudiants qui ont accepté la proposition d'étudier loin de leur domicile familial. Cette mesure est cohérente et encourageante pour les élèves issus des territoires ruraux.

Par ailleurs, à l'heure où les bilans de compétences se multiplient, le développement de la formation continue et des reprises d'études permet à de nombreuses personnes une réorientation professionnelle réussie et épanouie. Toutefois, certains masters restent peu accessibles en raison d'importants frais de scolarité ou des coûts supplémentaires engendrés. Par exemple pour une mère de famille assistant à des cours du soir à l'université, quid de la garde de ses enfants ? Des mesures incitatives pourraient-elles être envisagées ?

Je souhaite enfin vous faire part d'un phénomène de plus en plus fréquent, qui affecte les jeunes chercheurs. Des étudiants toujours plus nombreux qui, issus des grandes écoles, ont réalisé une thèse sur un sujet très spécifique, se retrouvent au chômage durant de longs mois, alors même que ces chercheurs spécialisés, en pointe sur un sujet, constituent des pépites pour la recherche française. J'appelle toute votre attention, madame la ministre, sur cette situation.

Même si plusieurs points restent à approfondir, notre groupe votera les crédits de cette mission, qui contribuent à renforcer l'excellence de notre système universitaire et de l'ensemble des organismes de recherche français.

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