C'est très important, car la recherche marque le pas depuis trop longtemps : au fond, il n'y a plus guère de progrès depuis une dizaine ou une quinzaine d'années, ce qui est évidemment insupportable.
La quatrième idée, c'est celle du contrôle. L'Assemblée nationale, majorité et opposition réunies, doit se doter des outils à même de contrôler les dépenses consacrées à la recherche sur le cancer de l'enfant, mais aussi les résultats qui doivent apparaître. Et il n'y a pas que la France : il y a aussi l'Europe. Nos travaux d'évaluation devront nous permettre de comprendre ce qui se passe entre les différentes équipes de chercheurs en Europe.
Ces quatre points pourraient, je crois, faire consensus. En réalité, 5 millions, ce n'est pas consensuel : nous considérons évidemment que ce n'est pas suffisant. Il faut davantage. Mais c'est un sujet infernal, et je ne veux pas ce soir d'une discussion de marchands de tapis. Prenons vos 5 millions, madame la ministre, ou ne les prenons pas – nous allons en discuter. Mais la machine est dégrippée, et c'est fondamental.
Je souligne également qu'une proposition de loi déposée par le groupe MODEM sera discutée prochainement. Ces sujets étaient en effet évoqués depuis longtemps, par Jean-Christophe Lagarde par exemple, comme par la députée socialiste Martine Faure.
Cette proposition de loi du MODEM est très complémentaire des décisions que nous prendrons ce soir. Il faut évidemment suivre l'utilisation des crédits, et accompagner les parents et les enfants au moment des soins.
Nous devrons vérifier au cours de la discussion qu'un consensus se dégage autour de ces points, qu'il s'agisse du fléchage, de l'augmentation des crédits, de l'évaluation et, évidemment, de la transparence sur les crédits affectés à la recherche relative aux cancers de l'enfant.
Enfin, cet effort de recherche public que vous évoquiez, madame la ministre, multiplie l'effort privé. C'est ce dernier qui est le plus important, il rassemble beaucoup de monde. Il faut profiter de cet effet de levier, pour tenter de faire en sorte que la recherche d'aujourd'hui soigne les enfants de demain – car les enfants d'aujourd'hui ne seront pas soignés par la recherche financée en ce moment. Il y a différentes choses à faire, et c'est autour de la recherche clinique que tout doit s'organiser, mais la recherche fondamentale, à laquelle, sans aucun doute, nous sommes tous attachés, servira à guérir les enfants de demain.