Intervention de Tugdual Derville

Réunion du mercredi 24 octobre 2018 à 11h10
Mission d'information sur la révision de la loi relative à la bioéthique

Tugdual Derville, président d'Alliance Vita :

Je ne pensais pas aborder ici, devant les parlementaires, la question d'une mobilisation, même si je conçois que notre communiqué de presse puisse susciter votre intérêt. Quand nous nous mobilisons, dans la rue, dans nos explications, dans nos travaux, c'est toujours dans le respect de l'ordre public.

Concernant votre autre question, Mme Vanceunebrock-Mialon, effectivement nous craignons d'être blessants. J'ai déjà rencontré des enfants issus de cette pratique, j'ai parlé avec eux et avec leurs parents. Je souhaiterais vous alerter sur le risque qui existe à vouloir interdire le débat, étouffer la parole, au motif que ce débat serait blessant, car certains se sentiraient remis en cause dans leur existence même. Nous y sommes extrêmement sensibles. Je l'ai manifesté auprès de certains porte-parole, homosexuels eux-mêmes, qui n'ont pas été médiatisés, mais qui ont exprimé la douleur qu'ils ressentaient à renoncer à certaines formes de procréation par respect pour le droit de l'enfant de connaître un père et une mère. Nous marchons sur des oeufs, nous en avons conscience. Cependant, nous sommes très déterminés à nous mobiliser, au nom de cet enfant – même si j'entends que l'on puisse ne pas partager nos opinions – sans trouble à l'ordre public. Nous savons trop bien que les manifestations suscitent des interrogations pour la sécurité de tous et la paix sociale. Cependant, le Président de la République souhaite-t-il une confrontation sociétale ? Nous lui avons posé la question. Est-ce cela dont notre pays a besoin ? Nous ne sommes pas sûrs qu'il s'agisse là d'un enjeu prioritaire. C'est à vous, à nous tous d'en décider, et nous n'avons pas à nous taire, car notre mobile est extrêmement fort. Nous ne sommes pas un groupe de lobbying qui défendrait des intérêts. Nous avons une conception de la vie, de l'anthropologie, des besoins et des droits des enfants, des plus fragiles. Voilà qui est irrécupérable politiquement. Nous ne faisons pas de la politique au sens noble, telle que vous en faites, mais nous faisons aussi de la politique au sens où, années après années, nous voyons passer les ministres et les gouvernements, et nous gardons chevillés au corps les mêmes soucis, que nous partageons avec les représentants de la nation, quel que soit leur parti.

Je laisserai Mme Roux répondre à Mme Bergé. Je répondrai à M. Chiche… Quel était le sujet de la question ?

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