Intervention de Sylvaine Télesfort

Réunion du mercredi 24 octobre 2018 à 17h00
Mission d'information sur la révision de la loi relative à la bioéthique

Sylvaine Télesfort, présidente de l'Association Maison Intersexualité et Hermaphrodisme Europe (AMIHE) :

Reporter, oui, c'est bien, mais à quand ? La mémoire d'un enfant commence à enregistrer des souvenirs à partir de trois ans. Avant trois ans, on n'opère pas, sauf si le pronostic vital est engagé, bien sûr. On attend l'âge requis. 99 % des personnes hermaphrodites ne sont pas opérées car elles vivent très bien. Il y a par exemple des femmes XY qui naissent avec un vagin, des gonades, sans testicules. À l'âge de quarante ans, normalement, on leur enlève les gonades parce qu'il y a un risque potentiel de cancer. Mais ce sont des femmes qui vivent très bien, qui sont épanouies et qui sont simplement XY. Donc, on peut retarder la mention du sexe à l'état-civil.

Il peut aussi y avoir des ambiguïtés. Quand je suis née, en 1956, l'apparence de mon sexe ne permettait pas de savoir si j'étais un garçon ou une fille. Mon chirurgien a décidé de me faire garçon. À l'époque, c'était comme ça, on disait oui au médecin. Aujourd'hui, on peut discuter, demander à vérifier. Reporter de quelques années, trois ans par exemple, l'inscription à l'état civil, oui, pourquoi pas, mais ensuite il faut bien faire un choix. Le médecin n'est pas là pour précipiter les choses : ce sont les parents qui réclament d'avoir un enfant sexué, car ils ont dans l'idée que leur enfant va se reproduire un jour ; mais tous les hermaphrodites sont infertiles.

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