On distingue schématiquement l'intelligence rationnelle et l'intelligence émotionnelle. L'intelligence artificielle a beaucoup progressé pour ce qui concerne la première, et ses progrès touchent maintenant l'intelligence émotionnelle, ce qui, même si cela présente aussi des avantages, fait s'interroger, en raison de nombreuses implications éthiques. Mais qu'en est-il des grandes innovations imaginatives ? On prend toujours l'exemple de la bougie, à partir de laquelle nul ordinateur ne pourrait mettre au point l'ampoule électrique. L'intelligence artificielle permettra-t-elle un jour de telles ruptures technologiques imaginatives ?
En médecine, l'intelligence artificielle a des aspects positifs : cela augmente les performances, contribue à lutter contre les déserts médicaux, améliore et amplifie le recours à des avis d'experts, et des objets connectés peuvent, un peu comme les animaux domestiques, faire reculer la solitude et le recours aux anxiolytiques et aux antidépresseurs. Mais, dans le même temps, cela diminue les contacts humains et l'approche psychologique du sujet, et cela l'éloigne du médecin. Cela entraîne aussi des abus commerciaux, avec la vente d'objets connectés médicaux qui ne sont pas véritablement utiles, et cela aggrave la fracture numérique au sein de la population. Enfin, la multiplication de ces objets accroît les risques de perte de confidentialité des données. Comment, alors, préserver les bénéfices de ces technologies appliquées à la médecine, dont il n'est pas question de se priver, sans trop de dangers potentiels ?