C'est dans cette perspective que la France a par exemple placé au centre de l'agenda du G7 la question primordiale des inégalités qui déstructurent nos sociétés et jettent une lumière crue sur les effets négatifs de notre organisation commune.
Si la France est en mesure de se déployer aux quatre coins du globe, c'est d'abord, comme cela a été rappelé par nombre de nos collègues, grâce à la qualité de son personnel diplomatique, que je veux saluer à mon tour, ainsi qu'à l'étendue de son réseau à l'étranger. Ces deux éléments restent nos plus précieux atouts dans l'environnement international actuel : c'est pourquoi nous devons les renforcer et les valoriser.
Renforcer et valoriser : voilà tout le sens de ce budget qui vise à adapter pleinement notre outil diplomatique aux nouvelles réalités d'un monde en profonde mutation.
Avec 4,89 milliards d'euros de crédits de paiement, en hausse de 3,19 % par rapport à la loi de finance initiale pour 2018, les leviers d'action se trouvent sensiblement renforcés. Les dotations de la mission « Action extérieure de l'État » sont reconduites à périmètre constant, ce qui préserve de fait notre capacité d'influence et de rayonnement, en particulier dans le domaine de la culture et de l'éducation.
La réorganisation du réseau à l'étranger donnera aux ambassadrices et aux ambassadeurs un rôle de pilote ; ce faisant, elle renforcera une cohérence devenue indispensable et l'efficacité de l'action extérieure de l'État en termes de coût global.
Mes chers collègues, l'année qui vient, vous le savez, sera cruciale pour une composante essentielle, et qui m'est chère, de la politique étrangère : je veux bien sûr parler de l'aide au développement et de la solidarité internationale. Après dix années successives de baisse, le budget que nous examinons, on a eu l'amabilité de le souligner, prévoit une hausse sans précédent de la mission « Aide publique au développement », avec 397 millions d'euros supplémentaires en crédits de paiement et 1,3 milliard en autorisations d'engagement.
Avec ces financements supplémentaires, la part des dons, autrefois marginale, deviendra centrale. Cette hausse importante nous permettra d'intervenir dans les pays les plus fragiles et auprès des populations les plus vulnérables. Des secteurs prioritaires comme l'éducation, la santé ou l'adaptation au changement climatique pourront enfin faire l'objet d'actions d'envergure.
Le succès de notre action ne pourra cependant être assuré sans un pilotage politique musclé, tant à Paris que sur le terrain, comme le Président de la République l'a récemment indiqué à l'occasion de la conférence des ambassadeurs. Ces augmentations budgétaires nous permettrons ainsi de poursuivre le processus de modernisation engagé dès le début de notre mandat.
Au-delà du seul aspect quantitatif, nécessaire mais insuffisant à lui seul, notre assemblée, et je m'en réjouis, sera pleinement impliquée dans le processus de modernisation avec l'examen, dès l'année prochaine, d'un projet de loi d'orientation et de programmation, texte attendu par les acteurs, impliqués au quotidien, …