Intervention de Michel Fanget

Séance en hémicycle du mercredi 14 novembre 2018 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2019 — Action extérieure de l'État

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Fanget :

Les débats et les discussions que nous avons eus en commission tout au long du projet de loi de finances pour 2019 l'ont montré, les défis auxquels nous sommes confrontés pour la préservation de la paix et de la sécurité internationales sont à la fois complexes et multiformes, qu'il s'agisse de la menace terroriste, de l'extrémisme violent, de l'agressivité russe, de l'inconstance américaine, de la concurrence chinoise ou du réchauffement climatique. Cette liste, non exhaustive, traduit la menace qui pèse sur l'équilibre mondial. Plus que jamais, la France doit donc faire preuve d'engagement.

Faire preuve d'engagement, cela signifie mettre en place une action de long terme qui impose, de façon prioritaire, de consolider les capacités des forces de sécurité dans le monde. En effet, il ne saurait y avoir de développement, de relance économique ou d'avancée démocratique si la sécurité, la stabilité et la paix ne sont pas assurées dans une société.

Le groupe Mouvement démocrate et apparentés salue une nouvelle fois l'effort budgétaire sans précédent, annoncé par le Gouvernement pour les quatre prochaines années, pour porter l'aide au développement à 0,55 % du revenu national en 2022. Si un tel objectif est loin d'être atteint, puisqu'il suppose une montée en puissance de 5 milliards d'euros, la trajectoire qui a été dessinée est primordiale et il nous faudra y oeuvrer, après une diminution importante de l'aide publique au développement, laquelle est descendue jusqu'à 0,36 % du revenu national au cours du quinquennat précédent.

Globalement, la consolidation des moyens du ministère permet de répondre aux engagements pris par la France et rend possible des partenariats et une coopération solides, avec pour objectif de prévenir l'émergence, dans le futur, de défis potentiels, qu'il est nécessaire de traiter dès à présent à la racine. C'est un combat difficile et de long terme, face à des menaces qui ne connaissent pas de frontières et qui ont un impact direct sur la stabilité de notre pays.

Afin de participer au renforcement de la sécurité internationale, la France doit apporter une réponse positive face aux incertitudes et aux défis du monde. La mission « Aide publique au développement » est l'illustration de l'impératif, pour notre pays, de soutenir les réponses communes aux enjeux globaux. La France doit être un acteur clé et prôner un ordre mondial fondé sur le multilatéralisme, l'ouverture commerciale et le respect du droit. C'est dans cet esprit qu'elle présidera, l'année prochaine, le sommet du G7 à Biarritz.

Nous devons en effet mesurer toute l'ampleur de l'action diplomatique de la France pour assurer la protection de chacun de nos citoyens à travers le monde, pour oeuvrer à l'établissement d'un nouvel équilibre mondial, plus juste et plus soutenable, et permettre de renforcer l'attractivité de notre pays.

Nous constatons, à ce titre, une évolution positive, avec les réformes qui s'inscrivent pleinement dans le projet de modernisation du ministère de l'Europe et des affaires étrangères, comme le consulat numérique. Il est cependant nécessaire de rendre plus lisibles les réductions d'effectifs prévues. Dans un monde en proie à de graves bouleversements, notre réseau diplomatique, part intégrante du socle de notre diplomatie d'influence, culturelle et économique, doit être, en tant que tel, renforcé.

Nous comprenons bien entendu l'effort que l'ensemble des administrations doivent consentir pour participer à la réduction de la dette de l'État, mais nous appelons l'attention de l'Assemblée sur le fait que le ministère des affaires étrangères a fourni, depuis longtemps, les efforts nécessaires à la rationalisation de ses moyens. Il nous faut donc veiller à ne pas déséquilibrer notre action extérieure. Notre diplomatie doit rester présente partout, avec un haut niveau d'exigence. La puissance se construit : elle doit être dotée d'outils et de moyens durables.

Le budget pour 2019 traduit la mobilisation et l'investissement nécessaires pour défendre la sécurité internationale et les intérêts de la France, comme il traduit les principes auxquels nous croyons : respect de la parole donnée, entraide et soutien aux pays en difficulté, action résolue pour les plus défavorisés, universalité de la présence française. Pour toutes ces raisons, le groupe Mouvement démocrate et apparentés soutiendra ce budget.

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