Nous avons déjà eu l'occasion d'en parler, monsieur le ministre : nous n'avons pas la même appréciation que vous du présent budget, dont nous estimons que, du fait de l'inflation et de divers jeux comptables, il entérine en réalité une baisse des crédits dédiés à l'action extérieure de l'État.
J'aimerais évoquer plus spécifiquement le budget de l'aide publique au développement, qui ne nous semble pas à la hauteur de ce qu'il devrait être. L'engagement de la France en faveur de la solidarité internationale constitue pourtant notre principal outil de lutte contre la pauvreté, les inégalités et les dérèglements climatiques. Il devrait donc cristalliser nos espoirs et nos efforts, s'agissant de questions dont le périmètre, on le sait, dépasse les frontières de notre seul pays. « Sous l'inspiration de la volonté commune des peuples », la solidarité, disait Jaurès, « peut devenir à certaines heures une garantie pour la paix ». Le Gouvernement fait malheureusement le choix d'en saper les fondations, et se gargarise d'une hausse de budget qui est essentiellement le fait de jeux comptables.
Mes chers collègues, nous voyons là, une fois encore, le fossé qui sépare le discours du Gouvernement de ses actes. Derrière les annonces de hausses budgétaires, derrière la communication, nous observons la remise en question de financements pérennes, le développement de pratiques opaques et motivées par l'impératif de rentabilité.
Rappelons ici que notre aide publique au développement ne représente que 0,44 % du revenu national brut, bien loin du fameux seuil de 0,7 % adopté par les Nations unies en 1970, puis par l'OCDE et l'Union européenne,...