J'ai toujours plaisir à échanger avec vous, monsieur le ministre, parce que vous assumez votre politique. Mais j'ai quelques éléments de réponse, même si le temps manque pour discuter au fond.
D'abord, il n'y a jamais de capital sans travail, mais l'inverse n'est pas vrai. Les entreprises de service public montrent qu'il est possible de produire des richesses sans actionnaires.
Vous avez évoqué Ascoval. C'est un bon exemple, et ce n'est pas sans lien avec ce que nous avons dit tout à l'heure sur l'autorisation de la Commission européenne. Nous souhaiterions que l'État investisse seul dans Ascoval, voire nationalise l'entreprise, parce que notre pays a toujours besoin d'acier. Vous ne pouvez pas le faire, parce que la Commission européenne vous l'interdit. Elle exige la présence d'investisseurs privés. Mais si les investisseurs privés que vous allez encourager cherchent à faire du profit à très court terme, en profitant de nos infrastructures, de nos services publics et de notre activité économique sans investir à long terme, je ne vois pas quels avantages il y a à les attirer dans notre pays. Cela ne servira, une fois de plus, qu'à leur permettre de s'enrichir.
Le fond du problème, c'est votre volonté de faire de Paris la nouvelle City. Mais à ce compte-là, puisque la finance choisit toujours l'endroit dont elle peut tirer le maximum d'avantages, afin que la rente soit la plus élevée possible, nous serons toujours poussés vers le moins-disant fiscal ! Cela n'aura pas de fin ! C'est ce qui justifie la suppression de l'exit tax – car vous avez admis devant la commission des finances que ramener le délai de quinze à deux ans revenait à la supprimer.