Je constate que le débat prospère, et excède parfois la question de l'exit tax, mais c'est un débat intéressant. Je voudrais revenir sur quelques éléments afin de clarifier la politique que je défends. J'ai effectivement l'honnêteté de la présenter et de la défendre. Je n'aime pas le double langage, ni en politique ni en dehors.
Pour répondre à la question qui m'a été posée, le nombre de contribuables ayant quitté le territoire national et déposé une déclaration d'exit tax s'est établi à 330 en 2012, à 437 en 2013, à 399 en 2014 et à 374 en 2015.
Le lien entre industrie et finance est le sujet qui me préoccupe le plus, parce que je crois profondément à la reconquête industrielle de notre pays. Depuis dix ans, il y a tout de même quelque chose qui a buggé : on ne perd pas une centaine d'entreprises industrielles par an, 1 million d'emplois, 12 à 18 % de notre richesse nationale – alors que d'autres pays sont arrivés à conserver leur industrie – sans que des erreurs majeures de politique économique aient été commises.
Et l'erreur économique majeure, c'est que nos coûts de production ont été plus élevés que ceux de tous les autres pays européens, qui plus est à un moment où l'on ouvrait l'Union européenne à d'autres pays industriels, notamment de l'Est. Nous avons perdu, année après année, de la profitabilité. Dès lors, nos entreprises n'ont pas pu investir suffisamment, et cela s'est traduit par une vraie saignée industrielle partout dans le pays. Sans compter certaines idées très brillantes intellectuellement mais stupides économiquement, comme « l'industrie sans usines ». Pourquoi pas l'industrie sans ouvriers, tant qu'on y est ?