Tout cela a créé un désastre industriel dans notre pays.
Il est donc temps de revenir sur Terre, d'atterrir, avec des idées simples : si nous sommes trop chers, nous ne vendrons pas ; si notre compétitivité-coût n'est pas à la hauteur, c'est la ruine de nos usines. Vous pourrez faire toutes les déclarations que vous voudrez : si un industriel trouve de l'acier moins cher ailleurs, il ira l'acheter ailleurs, et cela vaut aussi pour l'acier performant. Autrement dit, la compétitivité-coût, ce n'est pas négociable.
L'investissement est donc indispensable, et il ne peut pas se faire uniquement par endettement, monsieur Coquerel : il doit se faire aussi par des fonds propres. C'est parce que nos entreprises n'étaient pas assez profitables et ne disposaient pas d'assez de fonds propres qu'elles n'ont pas investi suffisamment. Non seulement elles ont perdu en compétitivité-coût, mais aussi en qualité des produits, et nous avons perdu part de marché après part de marché. C'est cette tendance que nous voulons inverser.
Je voudrais néanmoins marquer mon accord sur un point avec MM. Coquerel et Jumel : ce n'est pas parce que nous faisons le choix du capital, des fonds propres, de l'investissement et de l'innovation que le cours de bourse doit compter plus que la viabilité à long terme de l'entreprise, et qu'il faut accepter n'importe quel comportement, un comportement irresponsable, un comportement de prédateur.
Je vous donne un exemple très précis : je suis obligé de me battre avec les dirigeants de Ford pour qu'ils acceptent la reprise par Punch de l'usine de Blanquefort, près de Bordeaux. Je trouve que l'on pourrait s'épargner ce combat.