Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du jeudi 15 novembre 2018 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2019 — Article 51

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

En réalité, monsieur le ministre, vous tenez compte des prévisions pour le deuxième semestre de 2018 pour nous dire que cela va aller mieux. Mais consultez toutes les publications : les chiffres du premier semestre sont extrêmement mauvais, y compris par rapport à la zone euro. Ce n'est pas moi qui le dis, mais l'INSEE, l'OFCE et d'autres encore. Regardez ce qu'on nous a présenté en commission des finances. N'essayons pas de cacher la réalité. Un seul chiffre est excellent : l'augmentation historique des dividendes – la France détient le record du monde – , qui est due à la politique que vous avez choisi de conduire et que vous assumez. Je ne parle pas de la théorie du ruissellement, que vous avez toujours réfutée, monsieur le ministre ; en revanche, vous avez toujours invoqué le théorème de Schmidt : « Les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain et les emplois d'après-demain. » Vous avez prononcé cette phrase dans notre enceinte. On voit bien, pourtant, qu'en favorisant la formation du capital, de n'importe quel capital – y compris le capital financiarisé, dont l'objectif est avant tout d'augmenter la rente capitalistique à court terme, sans aucune vision entrepreneuriale – , vous courez le risque que cet argent soit dilapidé dans les dividendes et qu'il ne serve pas l'intérêt productif. Et c'est ce que révèlent les chiffres du premier semestre : prenez-en conscience et ne nous dites pas que vous allez continuer comme cela ! Je vous donne rendez-vous au début de 2019 : il est à craindre qu'on s'aperçoive alors que les chiffres de l'économie pour l'ensemble de l'année 2018 sont mauvais.

Par ailleurs, monsieur le ministre, vous nous vendez l'Union européenne comme la garante d'un modèle social face aux États-Unis d'Amérique : c'est une fable !

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