Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du jeudi 15 novembre 2018 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2019 — Après l'article 51

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Monsieur le rapporteur général, certains chiffres sont têtus. Je vous en donnerai d'autres, qui ne proviennent pas de l'OFCE, laquelle est manifestement votre bête noire, mais de l'INSEE, ce qui, je l'espère, vous ira mieux, ainsi que ceux d'un cabinet, le Janus Henderson Global Dividend Index, souvent repris par les marchés du monde entier pour juger du taux de dividendes.

Selon l'INSEE, au deuxième semestre 2018, le pouvoir d'achat a baissé de 0,3 % dans notre pays. Voilà le chiffre réel – et encore n'est-ce qu'une prévision. En outre, si on retranche les 1 % ou les 10 % les plus riches, le pouvoir d'achat de la très grande majorité des Français faiblit encore plus considérablement. Dans le même temps, les chiffres du cabinet Janus Henderson montrent que la France a battu le record d'augmentation des dividendes au deuxième trimestre 2018, avec une augmentation de 23,6 %, soit deux fois plus que la moyenne mondiale, ce qui nous place désormais au deuxième rang derrière les États-Unis d'Amérique.

Ces deux chiffres montrent que la politique qui a consisté à avantager les dividendes, notamment en instaurant une sorte de bouclier du capital à 30 % sur les revenus des dividendes, en espérant que cela permettrait d'enrichir toute la société et d'avoir un effet de redistribution globale dans le pays, ne marche pas. En réalité, quand vous avantagez les dividendes, l'avantage part vers des intérêts spéculatifs, la rente ou je sais quoi encore, mais pas vers l'investissement et l'activité économique, comme le montrent malheureusement les chiffres de la consommation populaire, de la croissance et du pouvoir d'achat. La flat tax en est l'illustration la plus évidente.

Monsieur le rapporteur général, vous citez des chiffres de Zucman, mais vous savez très bien qu'un premier indice montre que la catastrophe arrive : la flat tax prévu coûte actuellement moins cher que prévu à l'État, 900 millions d'euros, au lieu de 1,5 milliard.

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