Monsieur le rapporteur général, je ne partage pas votre point de vue. Allez-vous faire regretter aux populations d'outre-mer d'avoir accepté de participer aux Assises de l'outre-mer ? Rejeter toutes les demandes qui vous sont faites – et quoique je ne sois pas totalement d'accord avec celle-ci – en renvoyant au FEI, lequel est doté de quelque 100 millions d'euros, n'est pas très crédible. Aujourd'hui, vous dites qu'il va se substituer à l'aide fiscale à l'investissement privé pour la construction de résidences à destination des personnes âgées. Hier, vous avez fait la même réponse à propos de la construction d'écoles, de trottoirs et de routes.
Je le dis solennellement : il y a là, à mes yeux, un grand danger. Votre majorité a engagé un chantier de démolition de l'accompagnement du financement privé des équipements dans les départements d'outre-mer, et elle le fait à l'aveugle. D'ailleurs, je ressens un certain état d'esprit dans cet hémicycle : quand on parle de niches fiscales, on évoque systématiquement les chiens qui les défendraient. C'est une métaphore très désobligeante – je pèse mes mots – , pas seulement pour nous, mais pour tout le monde. On devrait vraiment éviter de tenir ce genre de propos.
Je rappelle que l'investissement public ne dépasse pas 8 000 euros par habitant dans les départements d'outre-mer, contre 12 500 euros par habitant dans l'Hexagone. Le secteur privé y joue en conséquence un rôle essentiel, encouragé par la défiscalisation et par les crédits d'impôt – lesquels doivent s'analyser en termes d'investissement, et non de subvention.
J'interviendrai à nouveau pour présenter plusieurs amendements ; je verrai bien alors quelle sera votre réaction.