Le projet de budget 2019 pour l'audiovisuel public est en diminution de 36 millions d'euros, ce qui, au regard de l'inflation, représente en fait une baisse supérieure à 40 millions d'euros. Malgré les résultats de 2017, qui confirment le retour à l'équilibre et une large audience en constante augmentation, France Télévisions absorbe pour sa part 26 millions d'euros de cette baisse. Depuis 2012, l'effectif de France Télévisions a diminué de 6,2 %.
À vous écouter, j'ai l'impression que vous seriez la seule à résoudre ce théorème de Bercy qui est de faire mieux avec moins. Je m'interroge sur l'impact de la baisse du budget et sur la réduction du nombre d'équivalents temps plein (ETP) au sein de France Télévisions. La transition vers le numérique est une évidence mais elle demande des moyens et doit se faire, non pas en substitution du travail d'hommes et de femmes, mais avec eux et à leur service. Je m'interroge également sur le plan de formation en interne, pour développer ces nouveaux savoir-faire, essentiels pour cette transition et qui ne peuvent se faire en tuant d'autres savoir-faire qui ont encore de l'avenir.
J'ai un regard extrêmement inquiet quant à l'avenir de France Télévisions, que je ne ressens pas dans vos propos. Je partage bien évidemment les atouts que vous avez évoqués, mais ces atouts ont besoin de ressources pour se développer, ne pas mettre en danger l'investigation et la création du service public de l'audiovisuel. Avec la fusion des chaînes, quel regard portez-vous sur la spécificité des contenus et des rédactions de chaque chaîne ?