Madame la présidente, la télévision est la seule puissance capable de réunir en même temps des millions de personnes et de leur faire partager la même émotion ; chaque Français passe environ cinq heures par jour à se divertir devant le petit écran.
Divertissement, information, culture, documentaire, la télévision est cette fenêtre ouverte sur le monde et représente, pour un certain nombre de nos concitoyens, un lien presque unique avec la société. Que ce soit Arte pour sa résonance européenne, France 3 pour son implication dans la vie régionale, France 2 pour sa qualité et son indépendance éditoriale mais aussi pour ses fictions mettant en valeur les régions, ou France Ô qui émet des territoires outre-mer, toutes nos chaînes ont un rôle majeur à jouer dans le paysage audiovisuel national.
Mon esprit un peu chauvin, à l'instar de mon ami Juanico à Saint-Étienne, m'amène à faire état de deux fictions qui se déroulent dans ma région languedocienne, l'une à Montpellier, ma ville, l'autre à Sète. Non seulement elles sont un moteur de l'activité économique et touristique, mais leurs audiences sont remarquables et démontrent la qualité des programmes proposés. Cette confiance doit être préservée face à la concurrence du web et des réseaux sociaux.
Le changement d'habitude des usagers, et notamment des jeunes, doit être une préoccupation de tous les instants, pour tous ceux qui considèrent comme essentiel le rôle social, éducatif et récréatif de la télévision publique. Mais rivaliser avec le numérique ne peut être une fin en soi. La meilleure politique, de mon point de vue, est celle qui consiste à ne jamais céder à la médiocrité, et d'avoir toujours à l'esprit l'exigence de l'excellence.
Madame la présidente, quels sont les moyens envisagés à mettre en oeuvre pour continuer à éduquer le téléspectateur et le télénaute ? La concurrence sur le marché publicitaire et les besoins économiques peuvent-ils constituer un frein à la mission de la télévision publique ?
Enfin, la semaine dernière nous avons offert un camion de roses à Mme Saragosse, si la baisse de votre budget est trop importante, nous vous offrirons un camion de Kleenex.