Je partage, monsieur le ministre, votre fougue européenne. Mais j'aborderai trois points.
Premièrement, s'agissant du droit de la concurrence, pourquoi ne faisons-nous pas comme les États-Unis ? Ils ont des lois antitrust, mais savent protéger leurs grands groupes industriels et limiter l'arrivée des géants européens et des entreprises européennes.
Deuxièmement, quelle est votre stratégie pour défendre les intérêts européens, voire français ? Vous évoquez le ferroviaire mais, dans le domaine du médicament, une offre de génériques se développe dans un pays comme l'Inde, qui y prendra bientôt le pas sur l'Europe, avec de la recherche médicale et des dizaines de milliers d'emplois à la clef.
Troisièmement, s'agissant du plan Juncker d'investissements européens de 2012, prétendument doté de 100 milliards d'euros à injecter dans l'économie européenne, nous avons vu comment cela s'est terminé. Je ne vous ai pas entendu parler de plan de relance européen, de filières européennes, ni de transition énergétique. Si nous n'avons pas de géants, nous ne saurons pas nous imposer sur le schéma mondial.
Enfin, n'oublions pas l'ubérisation de la société, qui dépasse le seul domaine du numérique. Il y a là une grande fragilité de la base fiscale.