Nous investissons dans la cyberdéfense, dans laquelle 400 marins sont impliqués – dont deux tiers dans des organismes interarmées et un tiers dans la marine elle-même, qui a monté des centres de soutien cyberdéfense à Brest et à Toulon pour travailler avec les équipages, apprendre les bonnes pratiques et déceler d'éventuelles alertes. Pour le futur, la spécification des FTI est que le bateau sera protégé des attaques cyber dès sa conception et sa construction. Par ailleurs, il faut adapter les plus anciens bateaux qui ont été conçus à une époque où nous n'avions pas suffisamment conscience des risques de cyberdéfense. Il faut donc bâtir des firewalls, des protections, des barrières et des dispositifs de surveillance. C'est ce que nous sommes en train de faire. L'acteur majeur de tout ce dispositif est le service de soutien de la flotte, qui s'occupe du MCO, c'est-à-dire de l'entretien des bateaux.
Concernant la rémunération, nous ne sommes pas encore passés sur Source Solde, qui doit remplacer le « logiciel unique à vocation interarmées de la solde » (LOUVOIS). Nous sommes toujours en phase de test. Nous avons terminé la solde à blanc et nous allons entrer dans la solde en double. Cela signifie que nous calculerons simultanément sur LOUVOIS et sur Source Solde, puis nous étudierons chaque bulletin de marin afin de comprendre les éventuelles différences. J'ai affecté beaucoup de ressources humaines et d'intelligence à Source Solde. Rien n'est encore gagné. Je serai extrêmement vigilant sur le moment où nous basculerons sur Source Solde. Il me semble clair qu'il est inenvisageable que nous connaissions les mêmes déboires que ceux que nous avons connus avec LOUVOIS.
Pour répondre à une autre question, plusieurs bateaux s'arrêteront en 2019 puis d'ici 2021. Le Cassard et le Primauguet s'arrêteront en 2019, le La Motte-Picquet en 2020, le Jean Bart en 2021 et le Latouche-Tréville en 2022. Chaque fois qu'un bateau est admis au service actif, il en remplace un qui en est retiré. Et au passage, puisque les bateaux qui sont retirés du service actif ont des équipages plus nombreux que les nouveaux bateaux, cela me permettra d'organiser la création du deuxième équipage.
Nous utiliserons des drones pour le secours en mer, pour faire de la surveillance. En effet, un drone ne peut pas hélitreuiller un naufragé, ni larguer en pleine mer une chaîne de secours Search and Rescue (SAR). Comme toujours, il faudra donc compléter les moyens de surveillance et d'alerte par des moyens d'action. Pour l'instant, ces moyens d'action sont plutôt des avions capables d'emporter une charge, avec une soute – c'est le cas du Falcon 50 notamment. Nous devons encore inventer la manière dont vont travailler ensemble et se compléter les drones – pour le business as usual et la patrouille répétitive et ennuyeuse – et les moyens habités, pour les autres actions.
Dans le PLF 2019, je commanderai le remplacement de l'Alouette III et du Lynx, qui sont des hélicoptères extrêmement anciens.