Nous en arrivons donc au terme de la première lecture de ce projet de budget pour 2019. On y trouve de bonnes choses : la poursuite de la sincérisation, ou les mesures en faveur du travail avec la pérennisation du CICE en baisse de charges, la baisse de l'impôt sur les sociétés, la désocialisation des heures supplémentaires et l'amplification du pacte Dutreil pour la transmission des entreprises. J'y adjoins les mesures en faveur de l'agriculture, promesse tenue par le Gouvernement avec le dispositif unique d'épargne de précaution, les plafonds d'exonération en faveur des jeunes agriculteurs et la révocabilité de l'impôt sur les sociétés.
Mais l'ambition de ce budget reste beaucoup trop faible : si le cadrage macro-économique du PLF a été jugé plausible par le Haut conseil des finances publiques, avec une hypothèse de croissance de 1,7 % du produit intérieur brut et une hypothèse d'inflation de 1,3 %, pour 2019, il ne laisse aucune marge de manoeuvre dans le cas d'un ralentissement de la croissance, et cela alors que le contexte mondial est de plus en plus incertain, avec une possible remontée des taux d'intérêt courant 2019.
En ce qui concerne l'effort en matière de dépense publique, il est très insuffisant : pour 2019, vous n'en êtes qu'à 10 milliards d'euros d'économies, c'est-à-dire à peine la moitié de l'effort nécessaire. Est-il besoin de vous rappeler que la France a le plus haut niveau de dépenses publiques de l'Union européenne : 56,5 % du PIB contre 45,8 % pour la moyenne des 28 pays de l'Union européenne ?