Je le sais bien ! La mise en oeuvre de ces propositions pourra contribuer à restaurer le lien de confiance entre les Français et les médias. Mais nous devons aussi regarder avec acuité les initiatives des professionnels en ce domaine, et les accompagner d'une manière ou d'une autre. Je pense, par exemple, au travail assez exemplaire effectué par Reporters sans frontières en matière d'autorégulation.
Soutenir les médias, c'est aussi soutenir l'éducation aux médias, car elle est notre premier rempart contre la désinformation. Déchiffrer l'information, se renseigner sur ses sources, évaluer leur fiabilité : tout cela s'apprend, tout cela s'enseigne. Notre société tout entière en a particulièrement besoin, singulièrement les jeunes générations.
Grâce aux amendements déposés par le président de votre commission des affaires culturelles et de l'éducation, M. Bruno Studer, que je remercie, la place de l'éducation aux médias a été renforcée dans le texte de loi. Elle deviendra obligatoire dans les programmes scolaires. Le ministère de la culture a doublé – doublé ! – le budget qui lui est dédié cette année. Ces moyens renforceront le soutien des pouvoirs publics aux actions de sensibilisation menées par les professionnels et les associations auprès des jeunes. Ils financeront la création d'un grand programme de service civique pour l'éducation aux médias.
Si la loi n'est pas la seule réponse que nous apportons à la manipulation de l'information, elle est cependant indispensable. Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre une réponse européenne qui tarde à venir.