Notre groupe partage effectivement bien des arguments qui ont été évoqués lors de la défense de cette motion de rejet préalable.
Il est vrai que le texte qui nous est soumis constitue un embryon de réponse à un problème extrêmement important qui se pose aujourd'hui, puisque nous sommes en permanence bombardés d'informations diverses dont souvent personne ne vérifie sérieusement la réalité et la pertinence. Il est par conséquent important pour notre assemblée de se saisir de cette question de la manipulation de l'information et d'essayer d'y apporter des réponses adaptées.
Ceci dit, nous voyons bien qu'aujourd'hui, nous avons pris le problème par le petit bout de la lorgnette : nous sommes en difficulté même pour définir simplement ce que nous entendons par manipulation de l'information.
Par ailleurs, il faut effectivement accorder de l'attention à l'éducation aux médias, qui est sans doute la meilleure manière d'armer les enfants et le public dans la résistance aux fausses rumeurs. On voit également qu'il est essentiel de s'en prendre aux GAFA, afin non seulement qu'ils vérifient les contenus qu'ils propagent largement mais également qu'ils contribuent à la vie sociale en payant leurs impôts dans notre pays.
Si cette proposition de loi est par conséquent une sorte de premier pas dans l'étude d'un problème important, nous sommes encore extrêmement loin du compte. Je déplore surtout que nous évoquions les campagnes électorales sans être encore au point sur la question des discours de haine sur internet, qui me semble essentielle. L'impression d'ensemble, c'est que nous comptons sur notre petit sabre de bois pour lutter contre un problème sérieux. Bref, ce premier pas nous paraît quelque peu insuffisant.
C'est le règlement de notre assemblée qui nous oblige en quelque sorte, alors que nous avons déjà largement discuté du sujet, à passer par une motion de rejet préalable.