Intervention de Dino Cinieri

Réunion du mercredi 4 octobre 2017 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDino Cinieri :

Les agriculteurs doivent faire face à plusieurs menaces : la concurrence de nouvelles puissances agricoles ; la volatilité des prix et des cours ; l'effondrement des revenus qui frappe toutes les exploitations, toutes les filières et toutes les familles d'agriculteurs depuis trop nombreuses années, sans parler des conséquences de l'embargo russe qui s'éternise sans réelles justifications.

Nous attendions beaucoup de la dernière loi de modernisation de l'agriculture, puis des différents plans de sauvetage annoncés avec un battage médiatique. Mais ces « mesurettes », parce qu'elles ne sont fondées sur aucune vision économique de l'agriculture, n'ont pas permis à notre pays de se moderniser, d'innover, de développer son activité ni de gagner des parts de marché à l'étranger.

Nos agriculteurs, toutes filières confondues, attendent qu'on les aide à renforcer leur compétitivité, qu'on leur permette de lutter à armes égales face à leurs concurrents européens. L'annonce, bien timide, faite cet été d'un plan de relance du stockage de l'eau en hiver pour mieux l'utiliser en été – deux lignes dans un communiqué de deux pages – n'a pas convaincu. De même, la circulaire du Premier ministre annonçant fin juillet la suppression ou la simplification de deux normes pour une norme créée laisse les agriculteurs dubitatifs, tant d'autres annonces contradictoires ressortent du cafouillage gouvernemental – ainsi en est-il de la polémique sur le glyphosate.

Le Gouvernement et la majorité ont découvert un trou dans le budget, qui a été comblé par une ponction sur la PAC – autrement dit payé, une fois de plus, par les agriculteurs. Cela touche notamment les indemnités compensatoires de handicaps naturels, les crédits pour les mesures agro-environnementales et le bio, ainsi que les aides à l'installation, à la modernisation et au redressement des exploitations en difficulté. Et aucune mesure fiscale de lissage des revenus ne figure dans le projet de loi de finance pour 2018.

L'excellente proposition de loi de notre collègue Arnaud Viala est l'aboutissement d'un important travail. Il apporte des réponses aux préoccupations des agriculteurs sur les plans commercial, économique, fiscal et administratif. L'agriculture doit être une priorité pour nous tous, et je souhaite que ce texte puisse être vraiment débattu, au fond, en séance publique la semaine prochaine.

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