Intervention de Didier Guillaume

Réunion du mercredi 14 novembre 2018 à 16h30
Commission des affaires européennes

Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

D'ailleurs, je partage quasiment tout ce qu'il a dit.

Parler d'une seule voix ne signifie pas faire fi de ce que nous pensons. Que voulons-nous pour notre pays ? Et comment voulons-nous qu'il continue à rayonner en Europe ? Parler d'une seule voix, c'est se mettre d'accord sur les trois ou quatre objectifs que j'évoquais tout à l'heure au nom de la France et que vous pouvez partager : les aides directes, la sécurité, la simplification, la transition vers l'agroécologie. En la matière, je pense que l'Assemblée nationale, le Sénat, le Gouvernement, les organisations non gouvernementales et les organisations professionnelles agricoles peuvent parler d'une seule voix. C'est pour cela que je préfère que l'on ne se fixe que cinq objectifs, mais que nous les partagions ensemble. La France est forte quand on parle d'une seule voix. Ensuite, il y aura des débats, des critiques, des palabres sur ce qu'on aura obtenu et c'est bien normal. Cela s'appelle la démocratie.

Il ne faut pas oublier non plus les parlementaires européens. Là encore, il convient que la délégation française, tous groupes politiques confondus, au Parlement européen soient sur la même base que nous. Or ce n'est pas toujours le cas…

Comme vous, je n'aime pas parler de verdissement ni de transition écologique ; quand on parle d'agriculture, on parle d'abord d'agronomie. La notion d'agroécologie a été mise en place, et elle est désormais enseignée dans les établissements agricoles. Je souhaite donc que l'on parle de transition vers l'agroécologie, car cette notion beaucoup plus claire est comprise par nos concitoyens. De plus, cela évite de relancer des débats politiciens.

Vous vous inquiétez des conséquences pour les pêcheurs de l'augmentation du prix du gazole. Mais ils ont droit à de nombreuses détaxes. J'ai rencontré la semaine dernière le président du comité des pêches : il ne souhaite pas que les choses bougent.

S'agissant de la pêche durable, plusieurs problèmes se posent, notamment celui des frontières. Il semblerait que dans l'accord trouvé la nuit dernière, l'union douanière soit mise en place. La France a recruté des douaniers ; le ministère finance beaucoup de postes parce qu'on a besoin de contrôles aux frontières et de contrôles sanitaires, dans la mesure où tout cela va changer ; et il y a bien entendu la question des zones de pêches. J'en ai parlé ce matin avec Mme Nathalie Loiseau et le Premier ministre. Dans ce domaine, il est hors de question d'accepter un accord sur le Brexit si les pêcheurs français ne peuvent plus pêcher dans les eaux britanniques. En tout cas, je me battrai de toutes mes forces et je pense que la France tiendra là-dessus. Mais pour l'instant, ni la présidente de la commission des affaires européennes de l'Assemblée nationale, ni la ministre chargée des affaires européennes n'ont vu le texte.

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