S'agissant de la prise en charge de la victime et de sa place dans le procès pénal et dans la justice en règle générale, vous auriez peut-être, mes chers collègues, été mieux inspirés de défendre un certain nombre d'amendements que nous avons déposés sur la justice restaurative. En effet, celle-ci travaille de manière globale sur la problématique de la prise en charge de la victime et des auteurs, sur la reconnaissance de l'infraction et l'exécution de la peine : il existe en la matière trois ou quatre dispositifs différents, avec des gradations différentes.
J'ai l'impression, à vous entendre, que vous confondez l'exécution de la peine, la place de la victime et une certaine forme de vengeance. Je comprends bien ce à quoi vous vous livrez en défendant de tels arguments : si les victimes, selon vous, sont promptes à demander des peines plus lourdes, c'est que la justice est beaucoup trop laxiste ! Mais si c'était le cas, cela ferait bien longtemps que l'on aurait désempli les prisons… Malheureusement, il n'en est rien.
Investissons donc la justice restaurative : appliquons ce qui marche, n'ajoutons pas des difficultés aux difficultés.