Vous avez dit que l'intelligence artificielle s'était développée à l'insu des experts et des décideurs et avait émergé sans que cela ait véritablement été anticipé. Finalement, quoi que l'on fasse, ce mouvement va nous échapper. Est-il donc bien nécessaire d'essayer de poser des limites ? En avons-nous vraiment les moyens, sachant que des pays comme la Chine consacrent des sommes phénoménales au développement de ces techniques, sans qu'on ait de surcroît connaissance de l'utilisation qu'ils vont en faire ?
Ne courons-nous pas, par ailleurs, le danger de voir se développer une société « à deux vitesses », entre les personnes qui voudront tout savoir, au risque d'être dans une sorte d'angoisse perpétuelle, et celles qui, au contraire, souhaiteront – à supposer qu'elles le puissent – conserver à leur vie une part d'imprévu, de surprise, de poésie ?