Intervention de Emmanuelle Fontaine-Domeizel

Réunion du mercredi 7 novembre 2018 à 12h40
Mission d'information sur la révision de la loi relative à la bioéthique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Fontaine-Domeizel :

Merci beaucoup pour cet exposé et pour le rapport.

Les possibilités offertes par l'intelligence artificielle recèlent une part de magie. Or la magie relève d'un défaut de perception et j'ai le sentiment que l'on ne voit pas tout. Nous voyons bien les côtés positifs, mais vous avez aussi abordé les limites techniques et éthiques.

Mme Agnès Buzyn a annoncé que la médecine prenait un virage avec l'intelligence artificielle, passant d'un médecin porteur, grâce à sa mémoire, d'une base de données à un médecin n'ayant plus besoin de cette base car disposant de la possibilité d'utiliser l'intelligence artificielle et ses algorithmes. Au-delà de celle de la formation de nos médecins, je souhaiterais vous soumettre trois questions. Un médecin réalisant un diagnostic au moyen d'un outil de prédiction sera-t-il déchargé de toute responsabilité ? Qui sera responsable d'une erreur dans la détermination du niveau d'urgence dans la prise en charge d'un patient au regard d'une analyse prédictive ? Comment encadrer ou limiter cette responsabilité ?

Face à la volonté croissante de s'autogérer et à la difficulté, parfois, de trouver un médecin, de nombreux sites consacrés à la santé fleurissent sur Internet. Les outils prédictifs susceptibles d'être à la portée de n'importe quel internaute ne font-ils pas courir un risque d'automédication ? Ne va-t-on pas créer des générations d'« hypocondriaques numériques » ? Vous avez aussi évoqué la possibilité de panique – laquelle peut mener au suicide – face à l'annonce de mauvais résultats. Faut-il encadrer l'accès aux algorithmes de santé prédictive ?

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