Intervention de Jean-Carles Grelier

Réunion du mercredi 21 novembre 2018 à 17h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Carles Grelier :

Vous le savez, madame la présidente, nous apprécions par-dessus tout la façon dont vous conduisez les débats au sein de cette commission, dans la sérénité et le respect des droits de l'opposition. Cela étant, à plusieurs égards, l'organisation du travail parlementaire inspire quelque désarroi aux députés membres du groupe Les Républicains. Nous avions eu à peine deux jours pour amender le PLFSS en première lecture. Nous avons eu moins d'une nuit pour le faire pour cette nouvelle lecture, et encore, à partir d'un texte qui ne nous a pas été transmis ! Il est quand même extrêmement difficile d'amender un texte que l'on n'a pas en sa possession… J'ajoute à cela quelque chose qui pourrait s'apparenter à un certain mépris à l'égard des droits du Parlement et du travail parlementaire : j'ai découvert ce matin – et les bras m'en sont tombés – que Mme Cécile Courrèges, directrice générale de l'offre de soins, avait publiquement annoncé, à l'occasion d'un « café nile », que la réforme « Ma santé 2022 » serait faite par voie d'ordonnances, qu'il n'y aurait qu'une loi d'habilitation et que le Parlement serait privé de tout débat sur la santé. Priver les Français d'un vrai débat devant la représentation nationale sur ce projet, en arguant d'une urgence, alors même que le Président de la République a reporté par trois fois ses annonces sur le plan « Ma santé 2022 », alors même que nous en serons, en 2019, à la moitié de la législature et que la première moitié aurait pu être utilement employée, est parfaitement irrespectueux du Parlement. Tout cela est parfaitement indigne du bon fonctionnement d'une démocratie ! Le régime jupitérien n'a que trop duré. Si la crise des « gilets jaunes » n'a pas fait comprendre au Gouvernement que l'écart entre ceux qui gouvernent et le peuple de France devient de plus en plus en béant, s'il n'a pas compris que les élus locaux et les parlementaires sont aussi des corps intermédiaires, qu'ils sont aussi le relais de la voix des Français à l'Assemblée nationale sur un sujet aussi transversal et aussi important que la santé, c'est tout à fait regrettable.

Voilà, madame la présidente, ce que je souhaitais, à l'ouverture de nos débats, dire au nom du groupe Les Républicains.

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