Sous le terme de métropoles se cache une réalité diverse. Une étude récente de France Stratégie, revient sur les idées développées notamment par M. Christophe Guilluy ou M. Laurent Davezies concernant le rayonnement des métropoles. L'idée selon laquelle l'activité ne serait envisageable qu'au niveau des métropoles et que la seule solution consisterait dès lors à encourager la mobilité, n'est selon moi pas bonne. L'aménagement du territoire doit prendre en compte le monde rural. Aujourd'hui le sujet central ce sont les fractures territoriales. Les régions ont besoin de métropoles fortes, mais il est indispensable qu'il y ait une interpénétration des métropoles avec le reste du territoire. L'étude de France Stratégie insiste sur l'importance du rayonnement des métropoles sur le territoire environnant. Selon l'étude, c'est le cas dans la plupart des métropoles, à savoir Lyon, Marseille, Rennes, Bordeaux, et Nantes. L'étude relève toutefois trois cas particuliers. À Strasbourg, la périphérie se développe plus que la métropole. Enfin, deux métropoles peinent à rayonner sur l'ensemble du territoire : Toulouse et Lille. Lille se développe en isolat, selon l'expression employée dans l'étude, c'est-à-dire sur elle-même. C'est un handicap, à la fois pour Lille, et pour le reste de la région.
Ce qui est important c'est l'osmose entre la métropole et son territoire. Je pense qu'une grande erreur a été commise dans le cadre de la loi du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République, dite loi « NOTRe ». Avec cette loi, les régions sont chefs de file en matière de développement économique, mais des prérogatives semblables sont également confiées aux métropoles. La région peut donc élaborer un schéma prescriptif sur l'ensemble du territoire, et la métropole son propre schéma, sans prendre en compte du schéma régional. Lorsque nous avions à l'époque soulevé cette difficulté, on nous avait répondu qu'il fallait faire confiance à la sagesse des élus locaux. Ce n'est pas satisfaisant.