Intervention de Sabine Rubin

Séance en hémicycle du lundi 26 novembre 2018 à 16h05
Projet de loi de finances rectificative pour 2018 — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSabine Rubin :

On préfère l'intérêt court-termiste des puissances financières à la défense de l'intérêt général humain ; on préfère rembourser la dette des banques – 460 millions de crédits supplémentaires – plutôt que celle de la planète.

Ce n'est pas la diversion consistant à créer un Haut Conseil sur le climat qui est de nature à nous rassurer. Clemenceau, à qui nous venons de rendre hommage, se gaussait déjà de manoeuvres aussi grossières : « lorsqu'on veut enterrer un problème, on crée une commission », disait-il.

La tartuferie qui consiste à faire peser la fiscalité dite écologique sur les classes populaires et moyennes a suffisamment duré. À force de pratiquer l'écologie punitive, vous finirez par la faire haïr, d'autant qu'il est de plus en plus avéré que la taxe carbone que vous mettez en place pour le budget 2019 viendra compenser le fameux CICE, cadeau fait pour rien aux entreprises.

Les Français ne sont pas dupes. Partout le mécontentement populaire se fait entendre sans qu'on ait besoin de souffler sur les braises. Aujourd'hui, sur les péages et les ronds-points, aux abords des villes moyennes et des campagnes, partout, les citoyens veulent faire valoir leurs droits et manifestent cette aspiration à la dignité et à la souveraineté.

C'est précisément cette irruption de la parole du peuple qui doit nous faire reconsidérer les choix et les arbitrages budgétaires de ce projet de loi de finances rectificative. C'est la raison pour laquelle ce renvoi en commission prend, selon nous, aujourd'hui tout son sens.

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