Nous voterons cette motion de renvoi en commission pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, je rappelle les conditions d'examen de ce PLFR en première lecture, qui avaient été très critiquées sur de nombreux bancs : je crois que la discussion, en commission, avait duré quarante-cinq minutes… Là n'est peut-être pas l'essentiel mais c'est préoccupant.
Ensuite, la grande colère qui se fait jour dans notre pays. Elle résulte de certains choix budgétaires pour 2018 et vous dites la comprendre : c'est un louable effort intellectuel mais l'effort politique, lui, n'est pas au rendez-vous. Vous pourriez d'ores et déjà modifier la trajectoire prévue par le PLF pour 2018, y compris en prenant des décisions exceptionnelles compte tenu de cette situation elle-même exceptionnelle. Vous pourriez par exemple intégrer le fait que les salaires des patrons du CAC 40 ont augmenté de 14 % en 2017 et qu'il ne faut pas laisser s'écouler un exercice budgétaire supplémentaire sans aller chercher cet argent et un certain nombre de ressources dont vous avez manifestement décidé de vous passer alors qu'elles seraient bien utiles pour les budgets publics.
Enfin, il est clair que le retour au budget général de 600 millions prévus pour la transition écologique – sans que nous en connaissions l'affectation précise – soulève un certain nombre de problèmes. Cet enjeu est pourtant essentiel et nous ne pouvons pas accepter une telle décision. La commission doit à nouveau délibérer sur ces questions et prendre un certain nombre d'orientations.
Je concède qu'il est difficile, à ce stade, de corriger un si mauvais budget mais nous avons encore des marges de manoeuvre. Le groupe de la Gauche démocrate et républicaine votera donc cette motion de renvoi en commission.