Intervention de François Cornut-Gentille

Séance en hémicycle du lundi 26 novembre 2018 à 16h05
Projet de loi de finances rectificative pour 2018 — Article 5 et état b

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Cornut-Gentille :

Chacun connaît désormais les termes de ce débat, qui est important. Chers collègues de la majorité, que je vois consulter vos ordinateurs, il va falloir vous prononcer sur une disposition importante.

Charles de Courson et Charles de la Verpillière ont eu tout à l'heure des paroles graves, à la hauteur de l'enjeu, qui n'est pas simplement de savoir si l'on va faire plaisir ou non à la ministre de la défense et aux armées elles-mêmes, mais qui est bel et bien la crédibilité de la parole publique.

Tous les groupes, des extrêmes au centre, soutiennent le maintien de l'ancien financement des OPEX. Dans le contexte politique actuel, que je n'ai pas besoin de rappeler, la crédibilité politique, a fortiori s'agissant de quelque chose que nous avons tous, majorité comme opposition, soutenu, n'est pas anecdotique.

Je voudrais, en deux points, éclairer ceux qui connaissent peu les sujets militaires. Effectivement, on peut avoir l'impression d'un effort considérable. Moi qui suis dans l'opposition, je ne nie pas – je le salue même – celui que fait cette majorité en faveur de la défense. Il faut néanmoins bien avoir en tête que cet effort a été calculé en incluant le financement interministériel des OPEX. Aussi important qu'il soit, cet effort ne représente que le strict minimum nécessaire au financement de nos armées. Ou alors, il faut revoir nos ambitions, et c'est un choix politique lourd pour nos armées. Voilà pour le fond du sujet.

Pour conclure, deux petits éléments politiques, et d'abord à votre adresse, monsieur le ministre. Vous êtes un ministre que l'on dit politique et promis à un grand avenir. Pour vous, l'enjeu n'est-il simplement que d'être le bon petit soldat de Bercy ? Les militaires ne sont certes pas des gilets jaunes – ils portent d'autres couleurs. Ils ne vont pas manifester, mais ils vous regardent. Il me semble que le Gouvernement, qui rencontre pas mal de difficultés, n'a pas besoin de perdre sa crédibilité auprès d'eux : ce ne serait pas une bonne chose, y compris d'un point de vue politique.

Je me tourne, maintenant, vers nos collègues de la majorité. Vous n'avez pas la pression de Bercy que subit le ministre. Il me semble que vous avez été élus sur un nouveau projet et sur une façon de faire de la politique différemment : vous avez l'occasion de le montrer ce soir.

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