Intervention de Gérald Darmanin

Séance en hémicycle du lundi 26 novembre 2018 à 16h05
Projet de loi de finances rectificative pour 2018 — Article 5 et état b

Gérald Darmanin, ministre de l'action et des comptes publics :

Je le regrette profondément. Tout à l'heure, monsieur de Courson, vous faisiez part de votre expérience qui, comme chacun le sait ici, est à la fois très importante et très longue. Vous auriez aussi pu dire, mais vous ne l'avez pas fait et je le regrette du point de vue de l'honnêteté intellectuelle, que le Gouvernement auquel j'appartiens fait des économies budgétaires très importantes sur les crédits de certains ministères. Cela lui est parfois été reproché, et encore, il y a quelques instants, par le député du groupe communiste. Mais ce même gouvernement augmente aussi très fortement, d'autres crédits budgétaires. C'est notamment le cas de ceux du ministère des armées.

Nous ne le faisons pas pour des raisons qui répondraient aux aspirations de l'opinion publique, mais parce que, dans un monde dangereux, nos armées souffraient depuis très longtemps – monsieur le député, vous connaissez ces questions de façon extrêmement fine – d'un sous-investissement chronique, parce que nous avions sous-estimé l'importance des besoins humains et surtout matériels. En particulier, ce gouvernement devra faire face au renouvellement de la dissuasion nucléaire.

Nous avons, l'année dernière et cette année, augmenté les crédits des armées de 1,7 milliard d'euros, et nous le referons l'année prochaine. Il s'agit de la plus forte augmentation décidée par un gouvernement depuis la guerre froide.

J'aimerais donc, tout d'abord, avec beaucoup de respect pour le débat parlementaire, rappeler ces faits d'importance primordiale et dire notamment à la majorité qu'elle peut être fière d'avoir donné à notre matériel et à nos soldats les moyens que malheureusement – pour des raisons x ou y sur lesquelles je ne reviendrai pas – , les gouvernements successifs antérieurs ne leur avaient pas donnés. C'est cette majorité qui le fait.

Ensuite, monsieur le député, l'année dernière, nous avons eu une discussion sur les annulations de crédits, marquée notamment, mais pas seulement, par la démission du général Pierre de Villiers. À la fin de l'année 2017, j'ai tenu, moi, à la demande bien sûr du Premier ministre, des engagements que personne n'avait jamais tenus vis-à-vis des armées : le dégel intégral des crédits des militaires.

Il est vrai que les choses sont parfois difficiles parce qu'elles sont soumises à des contraintes. Il a fallu attendre les derniers jours de décembre, lorsque nous avons eu connaissance du montant exact des recettes fiscales dans notre pays, pour pouvoir dégeler ces crédits. Je l'ai fait intégralement. Il n'y a pas eu de cavalerie budgétaire ni, pour le coup, d'entourloupe telle que vous pourriez l'imaginer de la part du ministère de l'action et des comptes publics, alors même qu'à la fin du mois de décembre, entre Noël et le jour de l'an, il aurait sans doute été plus facile – mais cela aurait effectivement été le coup de pied de l'âne – d'y recourir. Nous ne l'avons pas fait.

Par ailleurs, je suis, sous l'autorité du Premier ministre, le premier ministre des comptes publics à dégeler les crédits des armées au mois de novembre. Je suis également le premier ministre des comptes publics – et vous le devez au travail collectif du Parlement – à procéder à ce dégel à hauteur de 3 %, quand les autres ne le faisaient jamais ou très peu, en fin d'année, quand ils ne décidaient pas, au final, un gel de 8 %. Au mois de novembre, donc, nos armées connaissent exactement le montant des crédits qui leur sont alloués, et le dégel s'élève à 3 %.

Enfin, monsieur le député, nous pourrions en discuter ad vitam aeternam, mais que se passait-il, sous les législatures précédentes, pour les opérations extérieures ? Pour notre part, et comme le président Woerth, que je remercie de son honnêteté tant intellectuelle que budgétaire, l'a souligné, nous avons toujours dit que nous rendrions sincères le budget des OPEX en l'abondant par tranches de 200 millions d'euros. Il est vrai que l'on ne peut prévoir exactement le montant nécessaire au financement des OPEX.

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