Intervention de Gisèle Biémouret

Séance en hémicycle du lundi 26 novembre 2018 à 21h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGisèle Biémouret :

La construction de l'État providence du XXIe siècle emprunte le chemin d'un libéralisme débridé et décomplexé qui accentue les inégalités et réduit la protection des plus vulnérables. Le gel des prestations sociales est le péché originel de la politique pseudo-sociale de ce quinquennat. Ainsi, dès 2019, le coût de l'exonération de cotisations sur les heures supplémentaires décidée par l'État – soit 2 milliards d'euros en année pleine – sera supporté par la sécurité sociale sans compensation par le budget de l'État.

Nous dénonçons l'évolution de notre sécurité sociale vers un modèle anglo-saxon qui la réduit à n'être qu'un filet de sécurité pour les plus démuni. Cette orientation, qui paupérise les familles et les retraités sous prétexte d'un nouvel État-providence, n'est pas la nôtre. Dans un rapport récent, l'ONU confirme que les inégalités, déjà importantes, s'aggravent au Royaume-Uni.

Dans son budget alternatif pour 2019, le groupe Socialistes et apparentés propose de ne pas transformer le CICE en un allègement général des cotisations, afin d'éviter les cas indiqués ci-dessus. Cela permettrait également au Gouvernement de conserver une marge de manoeuvre de 20 milliards d'euros dans le respect des critères maastrichtiens. Il est incompréhensible que, dans le contexte d'essoufflement de la croissance économique, le Gouvernement ampute le budget de la France d'une telle marge de manoeuvre. C'est pourquoi nous voterons la motion de rejet préalable.

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