Est-il possible que vous n'entendiez pas cette colère ? Est-il possible que vous pensiez pouvoir passer outre ? Est-il possible que vous décidiez d'imposer coûte que coûte au pays des choix qui n'ont pas de majorité populaire ? Est-il possible que vous croyiez encore à l'illusion de vos tours de bonneteau ? Est-il possible que vous nous resserviez votre sophisme sur le pouvoir d'achat ? Le pot aux roses trône maintenant en place publique. Et tout cela vous échappe, non sans de tragiques événements. Vous cherchez, ce qui n'est pas simple, à disqualifier le mouvement qui se développe, mais il est le témoignage d'une profonde colère populaire. Plus qu'un ras-le-bol fiscal, il est l'expression du refus de l'injustice fiscale et sociale.
Depuis dix jours, les initiatives se multiplient dans ma circonscription : des femmes et des hommes en gilets jaunes sur des ronds-points, des centaines de personnes dans un meeting syndical contre la vie chère et pour l'augmentation des salaires, les salariés de la pétrochimie qui se mettent en grève, et une grande manifestation se prépare pour le 1er décembre.
Partout dans le pays gronde une colère sociale majuscule. Cette colère, dont je suis l'un des porte-parole depuis des mois dans cet hémicycle et qui motive nombre des propositions que nous avons faites sur d'autres questions politiques, cette colère n'est pas un effet de mode. Cette colère n'est pas un caprice d'enfant gâté. Cette colère montre du doigt la régression sociale et la souffrance sociale. Et ce sont vos choix politiques qui ont fini par en être les déclencheurs, ce sont vos budgets d'injustice, d'arnaque, d'impuissance publique.