Si cela peut parfois apparaître dans la confusion, ce qui est dénoncé, ce sont des choix de classe en faveur des forces dominantes, des premiers de cordée, des plus fortunés, des grands propriétaires. Vous êtes en train de vous heurter, dans votre opération « nouveau monde », à quelque chose qui unit profondément notre peuple et qui finit toujours par ressurgir dans l'histoire : je veux parler de cette passion de l'égalité, ce refus irréductible de l'injustice. Cette passion peut paraître très « monde ancien » mais il faut se souvenir qu'elle a abattu l'Ancien Régime. Si certains s'appliquent à l'orienter vers des impasses ténébreuses au coeur de la mêlée, cette passion est fondamentalement révolutionnaire, progressiste, émancipatrice. Elle appelle de profonds changements de système, que vous ne mettez pas à l'ordre du jour. Vous faites la révolution à contre-sens.
Or votre responsabilité est d'entendre tout cela, car v²ous n'avez pas été élus avec les pleins pouvoirs. Et vous en avez une occasion aujourd'hui, avec l'examen en nouvelle lecture de ce projet de loi de financement de la sécurité sociale. Ce budget est en effet le repaire de mesures « anti-pouvoir d'achat » avérées.
Le quasi-gel des pensions, que vous avez décidé de désindexer de l'augmentation du coût de la vie, en est la mesure phare. Vous devez renoncer à cette mesure d'injustice qui vient s'ajouter à l'augmentation de la CSG pour compenser la désintégration des cotisations sociales pour des raisons idéologiques. Vous devez revenir complètement sur cette augmentation de la CSG, et vos corrections marginales ne sont que l'aveu de l'iniquité globale de cette décision.