Votre gouvernement n'est pas en situation de se permettre cette facilité et, disons-le, cet abus.
Vous asséchez les ressources de la sécurité sociale, et les dispositions que vous prenez, avec la fin de la compensation obligatoire des exonérations, qui prolifèrent comme des sangliers en forêt armoricaine, consistent à faire du budget de la sécurité sociale une annexe du budget de l'État, une variable d'ajustement, une réserve facilement mobilisable.
Or le budget de la sécurité sociale doit être sanctuarisé pour défendre les droits sociaux tout au long de la vie. Nous nous opposons à cette grave dérive, libérale et austéritaire, et à la dénaturation de la sécurité sociale. L'égalité salariale entre les femmes et les hommes, l'augmentation des salaires, sont les premiers leviers sur lesquels il faut agir pour obtenir des effets positifs sur les comptes sociaux. Ils donneront mécaniquement les marges supplémentaires qui font aujourd'hui défaut.
En ce moment, dans ma circonscription, j'organise le « Pouvoir d'achat tour », une série de rencontres citoyennes autour des orientations budgétaires. Au cours de ces rencontres est né un appel, « Nous voulons vivre à 100 % ». Il affirme : « Nous voulons le progrès social, nous voulons la transition écologique, nous voulons une économie au service de l'humain. Nous n'avons pas besoin pour cela qu'on nous fasse la leçon ni qu'on nous punisse. Nous avons besoin de choix collectifs forts : mieux produire, mieux partager et mieux utiliser les richesses créées par le travail. Nous sommes prêts à contribuer, par la cotisation sociale ou par l'impôt, à notre juste mesure. Nous voulons un budget qui conforte le pouvoir d'achat, ou plutôt le pouvoir de vivre, qui s'attaque à la misère, aux fins de mois difficiles et aux inégalités. Il y a urgence. Il est possible de faire autrement. Nous en appelons à des budgets de l'État et de la sécurité sociale marqués par la justice sociale et l'audace publique. »
Vous seriez inspirés d'entendre cet appel. Ensemble, modifions profondément ces choix. Changeons de budget. Nous sommes ici par la volonté du peuple.