Depuis dix-huit mois, mais depuis bien plus longtemps, en vérité, l'État est pris dans cette opération. L'État est aux mains d'une classe. L'État est aux mains d'une caste. L'arbre Macron ne doit pas cacher la forêt d'inspecteurs des finances, de hauts fonctionnaires, d'administrateurs civils, d'anciens du Trésor, qui pantouflent et qui rétro-pantouflent, qui organisent le pillage, le pillage de la sécurité sociale, le pillage des services publics, le pillage des biens nationaux, qui livrent les meilleurs morceaux aux financiers.
Le philosophe Paul Ricoeur, le maître d'Emmanuel Macron, écrivait que le danger, aujourd'hui, est que la direction des affaires soit accaparée par des oligarchies de compétences, associées aux puissances d'argent. Nous y sommes. Nous avons les deux. Nous avons les oligarchies de compétences ; nous avons les puissances d'argent. Alors oui, avec ou sans gilets jaunes, avec Johanna, auxiliaire de vie sociale, avec Arnaud, artisan-terrassier, avec Jeanine, retraitée des camions-poubelles, face aux seigneurs de l'ENA, face aux marquis de Polytechnique, il reste bien mille Bastilles à prendre !