Notre projet porte de grands engagements, en particulier l'augmentation du pouvoir d'achat, le renforcement de l'accès aux soins et l'amélioration de la qualité des services publics. Nous avons écouté attentivement les attentes de nos concitoyens, que nous avons traduites dans le projet que nous mettons en oeuvre depuis dix-huit mois. Ces mêmes attentes résonnent vigoureusement en jaune aujourd'hui.
Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 s'inscrit dans la continuité de ces engagements. Il est le marqueur des promesses tenues : nous nous donnons les moyens de concrétiser, dès 2019, notre ambition en matière de politique sociale et de santé.
Dans le domaine de la santé, le PLFSS va nous permettre de traduire en actes, dès 2019, les priorités retenues dans le cadre de la stratégie de transformation du système de santé.
Ce plan ambitieux, « ma santé 2022 », apportera, j'en suis sûre, des solutions travaillées par les acteurs du système et attendues par nos concitoyens. Ce PLFSS réorganise le système de soins par une tarification plus adaptée aux parcours de soins des patients. Il encourage les nouvelles organisations professionnelles de demain, qui relégueront aux oubliettes le cloisonnement de nos professionnels de santé.
Ce texte marque donc le début de cette grande mutation en matière de santé. Nous avons devant nous des objectifs, une stratégie, et surtout des réponses très concrètes qui, j'en suis convaincue, vont pleinement correspondre aux attentes de nos concitoyens. Ils sont, comme chacun d'entre nous, mes chers collègues, très attachés à notre système de santé. Ils attendent de nous que nous soyons capables de le rendre toujours plus performant, toujours plus efficace, toujours mieux ajusté à leurs besoins.
Les mesures que nous proposons, celles dont nous allons à nouveau discuter, répondent à trois objectifs essentiels : une prévention élargie et renforcée, un accès aux soins plus rapide et plus facile, et un système de soins plus efficace et performant.
D'abord, en ce qui concerne la prévention, pierre angulaire des améliorations de la santé de tous, le PLFSS innove. Concrètement, cela passe par la généralisation de la vaccination contre la grippe par les pharmaciens, mais aussi par le redéploiement des vingt examens médicaux obligatoires pour permettre de mieux prendre soin des jeunes, en particulier des adolescents, et par la transformation du fonds de lutte contre le tabac en un fonds de lutte contre les addictions liées aux substances psychoactives.
Ensuite, ce PLFSS porte des mesures très fortes d'amélioration de l'accès aux soins pour tous en inscrivant un reste à charge zéro dans les domaines de l'optique, de l'audition et du dentaire, mais aussi en renforçant les dispositifs d'aide à la complémentaire santé étendue, ce qui permettra à 1,4 million d'assurés d'être mieux remboursés.
Enfin, ce PLFSS met en place une tarification au parcours à la place de la tarification à l'acte pour des maladies chroniques telles que le diabète et l'insuffisance rénale, favorisant ainsi la prévention et la qualité de prise en charge des patients. Cette évolution du mode de financement, très attendue des professionnels, va également redonner du sens à leur mission en remettant le patient et la médecine au centre des règles de financement.
L'article 27 permettra lui aussi d'améliorer la qualité des soins par l'institution, dès 2019, d'un système de bonus-malus à la qualité dans les établissements de santé. Vous m'accorderez qu'il s'agit là d'un véritable engagement politique en faveur de l'amélioration de la qualité des soins.
Enfin, ce PLFSS autorisera l'expérimentation d'un forfait de réorientation des patients arrivant aux urgences, afin de diminuer leur durée d'attente, et permettra aux 60 000 pères d'enfants hospitalisés à la naissance de bénéficier d'un congé paternité rallongé.
Il y a beaucoup de chiffres dans ce PLFSS ; j'en retiendrai deux. D'abord, le taux de croissance de l'ONDAM dépasse 2,5 % cette année, soit le taux le plus élevé depuis six ans : cela témoigne de la priorité que nous donnons à nos engagements. Ensuite, le solde prévu pour 2019 est excédentaire de 700 millions d'euros : nous nous en réjouissons d'autant plus que la sécurité sociale était déficitaire depuis dix-huit ans.
Ces chiffres prennent sens, car il s'agit de renforcer la prévention, en particulier auprès des jeunes, d'améliorer l'accès aux soins et la qualité des soins. En somme, ces montants permettront de changer progressivement le visage de la santé afin qu'elle contribue au bien-être de nos concitoyens, en premier lieu les plus fragiles.