Madame la ministre des outre-mer, la bouche est mienne, mais les mots ne sont pas de moi : je défends de manière fidèle les intérêts de la Guyane. Nous sommes face à une réforme qui présente beaucoup de points négatifs pour mon territoire, tant dans sa philosophie que dans sa méthode.
Premièrement, reconnaître de but en blanc qu'il y aura des entreprises perdantes et s'en satisfaire témoigne d'une indifférence à l'égard de leur sort. Qu'en sera-t-il par exemple des entreprises qui ont des marchés en cours ? Avoir un perdant qui verra ses prévisions bouleversées de 500 euros en un an, cela peut encore aller ; mais il s'agira souvent de variations plus importantes – 50 000, 100 000 ou 200 000 euros – , qu'il n'est pas raisonnable d'accepter car ces entreprises rencontrent déjà beaucoup de problèmes de trésorerie. Cette décision est d'autant plus inadmissible que – je dois le répéter – il n'y a pas eu de véritable concertation ou consultation, en dépit de la volonté affichée des professionnels de coopérer avec vos services. Je ne vois là que l'ébauche d'une réforme défiant toute logique.
Deuxième point d'exaspération : les professionnels guyanais vous ont communiqué des chiffres précis que vos services n'ont jamais contestés. Ces chiffres étaient très parlants, affichant une augmentation de 15 à 30 % de leurs charges selon les secteurs et les entreprises. Comme l'a rappelé le sénateur Patient, aucun élément sérieux et probant n'a en revanche été communiqué par vos services, ne serait-ce que pour corroborer et justifier cette réforme et son orientation actuelle. Dois-je entendre par là que vous assumez délibérément ce coup porté à l'emploi en Guyane ?