Je ne souhaite pas relancer le débat sur la compétitivité de nos exploitations agricoles ni celui sur les territoires frontaliers comme l'Alsace, encore plus sensibles à la distorsion de concurrence, mais je voudrais dire qu'avant d'être député, j'étais chef d'entreprise, et je subissais, comme beaucoup de par chez nous, la tentation de donner suite aux sollicitations des sociétés de services étrangères, qui paie les travailleurs au minimum, mais en acquittant les charges dans leur pays d'origine, ce qui ne rapporte rien à la France.
En outre, comme d'autres collègues l'ont dit, monsieur le ministre, la nouvelle orientation proposée va à l'encontre de la prise en considération de l'environnement que vous préconisez par ailleurs et qui se traduit, dans plusieurs filières, par un accroissement de 30 à 50 % du besoin de main d'oeuvre.
Votre dispositif accentuera encore ce qui ne va pas dans notre pays. Voulez-vous vraiment résorber le chômage ou vous contenterez-vous de la situation actuelle ? Après un an et demi de pouvoir, je souhaiterais voir les prémices de votre action. Or pour l'instant, je ne vois rien venir.
Sans vouloir tomber dans le populisme, j'estime que le dispositif proposé ne s'inscrit pas assez dans le réalisme et le pragmatisme. Privilégiez les emplois locaux, ceux de nos jeunes étudiants ! Parmi la quarantaine de vendangeurs que j'emploie chaque année, les deux tiers reviennent tous les ans, parce que, étant fiers de notre modèle social français, nous les traitons dignement. Le reste est constitué d'étudiants qui viennent en fonction de leurs possibilités, et gagnent une belle manne avant la rentrée.
Il faudrait aussi penser aux retraités, qui cherchent à compenser les taxes que vous leur imposez par ailleurs. Un peu de bon sens, monsieur le ministre !