J'en reviens à mon propos : pour développer les circuits courts, il faut soutenir ceux qui produisent en France. Or, avec cette mesure, vous affaiblirez les agriculteurs en renchérissant de 39 millions d'euros les charges – vous l'avez avoué devant nous.
Mais il y a plus grave, mes chers collègues : lorsque le Président Macron, au cours de son itinérance mémorielle, il y a quelques semaines, a rencontré les organisations professionnelles agricoles, notamment de producteurs de fruits, il a négocié avec elles et leur a dit : « À 1,2 SMIC hors congés payés, ça va le faire ; vous faites une partie de l'effort, je ferai l'autre partie. » Vous revenez donc sur la parole présidentielle, grâce à laquelle l'itinérance mémorielle a pu bien se passer, grâce à laquelle les agriculteurs ont eu le sentiment d'être écoutés. Vous prenez ainsi le risque de susciter, en plus des « gilets jaunes », des « gilets verts », et vous le savez. C'est dommage, mais il est encore temps d'agir. Nous sommes une opposition constructive, et nos propositions sont sur la table : saisissez-les !