La distribution des médicaments en France a connu en 2017 un déficit de 23 millions. Ses résultats ne se sont pas améliorés en 2018. Connaissez-vous beaucoup d'entreprises qui pourraient affronter une telle situation pendant deux ans ? Vous nous proposez de ne rien faire, ce qui signifie qu'en 2019, le secteur sera en déficit pour la troisième année consécutive. Ce n'est pas sérieux !
Si nous vous proposons de réduire la taxe de 27 millions d'euros, c'est pour permettre à ces entreprises non de faire du gras, mais seulement de se retrouver à l'équilibre. Au reste, nous sommes certains, parce que leur déficit n'a fait que s'accentuer, que cet allègement ne réduira qu'une partie de leurs difficultés. Du moins évitera-t-on qu'une mission de service public ne se détériore. C'est une question de responsabilité et de cohérence.
Nous fixons des objectifs à une profession. Nous lui assignons des impératifs de service public. Donnons-lui aussi les moyens de les atteindre ! En 1991, la contribution avait été instaurée pour boucher le trou de la sécurité sociale. Aujourd'hui, comble de l'absurdité, on la maintient alors même que ces acteurs sont devenus déficitaires. Ce transfert a tout d'un faux-semblant.
Je conviens qu'il faut prendre rendez-vous pour l'an prochain. Mais, à ce moment-là, il sera trop tard. On ne peut pas laisser les grossistes répartiteurs trois ans de suite dans une situation aussi difficile. Soyons responsables. Mettons-leur un bandage, en attendant de les recoudre ; en même temps, puisque c'est important pour vous, revoyons leur modèle de financement à long terme. Il faut faire les deux !