…geek, moderne, high-tech ou tout ce que vous voudrez, membre d'une assemblée consensuelle, représentant une société qui vit dans l'illusion de l'absence de conflictualité, dans un monde où les problèmes de fin de mois n'existent pas, et qui pourrait donc légiférer de manière parfaitement lisse, parfaitement technocratique, exerçant son travail de législateur dans la plus grande indifférence.
Car telle est bien la tentation actuelle du pouvoir exécutif : faire naître ce législateur parfait du XXIe siècle ; le penser, le concevoir pour l'imposer ensuite en prenant l'opinion à témoin de la crise de notre démocratie.
Nous en reparlerons dans quelques semaines mais, déjà, les intentions et les attitudes du Président de la République laissent peu de doutes sur le prototype de ce futur législateur, souhaité aussi par le président de l'Assemblée.
Ce législateur serait moins nombreux, moins coûteux, plus rapide ; il serait donc plus techno, plus efficace, sans affect. Et l'on n'admet pas ouvertement – mais telle est bien l'arrière-pensée à laquelle nous avons affaire – que l'efficacité rime ici avec l'obéissance, que l'efficacité signifie l'interchangeabilité, et que ce législateur du futur et son double seront exclusivement techniciens.