La colère gronde, les tensions montent, les fractures territoriales et sociales s'élargissent, et votre Gouvernement s'obstine, et, à mille lieues des préoccupations quotidiennes de nos concitoyens, se mure dans ses certitudes.
La scène à laquelle nous venons d'assister en témoigne : nous abordons ce projet de loi de finances rectificative comme si de rien n'était, comme si ça ne gueulait pas partout en France, comme si l'injustice fiscale ne sautait pas au visage du peuple qui manque et du peuple qui souffre. Oui, vous faites comme si de rien n'était, enfermés dans votre isolement et dans vos certitudes.
L'examen de ce projet de loi de finances rectificatif pour 2018 constitue bien un symbole, une illustration de votre façon d'exercer le pouvoir : un Parlement mis au pas, sommé d'adopter un projet de loi dans un temps record. D'ailleurs, l'absence de députés de la majorité montre à quel point ils considèrent leur rôle comme important dans le cadre de l'examen de ce texte…
Au diable, le droit d'amendement ! Au diable, le débat démocratique ! Au diable, l'expression de la voix des représentants du peuple !
Ainsi l'Assemblée a-t-elle adopté ce projet de loi en cinq jours montre en main, week-end compris.
Cinq jours – pendant desquels se déroulaient également les discussions du projet de loi de finances pour 2019 – se sont en effet écoulés entre sa présentation en commission des finances et son adoption en séance publique.
Notre collègue De Courson, ici présent, mémoire…