Intervention de Sébastien Jumel

Séance en hémicycle du mercredi 28 novembre 2018 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2018 — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Jumel :

Car le feu couvait depuis des années. Aujourd'hui, la cocotte-minute est au bord de l'explosion. Et, chaque jour, je m'interroge un peu plus : à quel moment allez-vous prendre en compte cette réalité sociale, sociétale, culturelle qui est en train d'exploser au visage de la France ? Cette hausse de la fiscalité sur les carburants est une attaque sans précédent contre le pouvoir d'achat de nos concitoyens qui vient conclure une décennie de baisse du pouvoir d'achat, ainsi que le Premier ministre lui-même l'a reconnu lors des questions d'actualité. Depuis dix ans le pouvoir d'achat baisse, et pourtant vous refusez de donner un coup de pouce au SMIC !

Le pouvoir d'achat n'est cependant pas en berne pour tout le monde. Et c'est bien là le problème, car nos concitoyens en sont désormais conscients ! « Rétablissez l'ISF », pouvons-nous entendre sur les lieux de rassemblement. Cette suppression injuste de l'impôt des riches a coûté 3,2 milliards.. Or, comme un symbole, la hausse des taxes sur les carburants représente peu ou prou le même montant. Assistons-nous là à l'un des transferts de richesses les plus iniques de ces trente dernières années ? La colère de nos concitoyens donne à cette question une réponse évidente, même si vous semblez encore la minimiser.

Vous ne faites que récolter ce que vous semez. Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, nous assistons à une compilation de mesurettes, à un recyclage de dispositifs existants. Or, cette boîte à outils technocratique a d'ores et déjà montré son inefficacité.

Car combien les choses semblent simples et rapides quand il s'agit de faire des cadeaux au petit nombre, d'instaurer une taxation à taux unique des dividendes, de faire place nette pour attirer les banquiers de la City en faisant devant eux la danse du ventre ! Lorsqu'il s'agit de séduire les plus riches, vous êtes au rendez-vous, et immédiatement !

Combien les choses semblent complexes et délicates quand il s'agit de soutenir le pouvoir d'achat du grand nombre, de la France qui bosse, qui se lève tôt, qui n'a que sa force de travail à vendre. Il est clair que nos concitoyens ne se contenteront pas d'une prime à la casse plus importante et d'un prêt à taux zéro pour l'achat d'un nouveau véhicule, quand leur préoccupation principale est de parvenir à boucler les fins de mois.

Depuis que vous êtes au pouvoir, 87 % des emplois créés le sont en CDD. Cela signifie que ceux qui les exercent sont tout bonnement empêchés d'aller trouver les banques pour contracter ne serait-ce qu'un prêt à la consommation !

Nos concitoyens ne se contenteront pas d'un travail qui rapporterait davantage par le biais de suppressions de cotisations sociales, artifice qui a pour effet de rabougrir et d'asphyxier la sécurité sociale. Non ! Les Français expriment très clairement leur volonté que le travail paie car ils savent que notre pays est riche mais que ses richesses sont captées par une minorité qui tire profit comme jamais des choix politiques que vous faites, que vous assumez et même que vous vantez.

L'urgence sociale est bien celle du pouvoir d'achat. Cela fait plusieurs jours que nous vous le disons avec insistance – comme Fabien Roussel hier ou Hubert Wulfranc aujourd'hui – …

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