Intervention de Marie-Christine Dalloz

Séance en hémicycle du mercredi 28 novembre 2018 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2018 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Christine Dalloz :

Je tiens à le souligner. Ce PLFR confirme son rôle plein et entier, qui est de procéder à un réajustement des inscriptions budgétaires de l'exercice. C'est le seul élément de satisfaction pour l'année 2018.

J'en viens au passif : ce collectif réaffirme malheureusement votre incapacité à maîtriser la dépense publique. Je l'ai déjà souligné : la seule justification de l'urgence de ce PLFR est le financement de dépenses courantes, comme les salaires dans la recherche universitaire et ceux des policiers ou des enseignants. Afin de trouver les crédits complémentaires pour financer le surcoût des OPEX, vous remettez en question l'article 4 de la loi de programmation militaire pour les années 2019 à 2025, : ce n'est pas sérieux. Alors que l'encre de cette LPM n'est pas encore sèche, voilà que vous balayez ce texte d'un revers de la main. Vous aviez garanti le maintien du financement interministériel du surcoût des OPEX : où est la sincérité budgétaire dans laquelle vous vous drapez ? Quel manque de considération pour nos armées ! Vous aviez pris la décision de l'interministérialisation des dépenses : or le budget de la défense est le seul à contribuer à leur progression.

Second point négatif : la charge de la dette. C'est la première fois, depuis dix ans, que nous n'avons pas d'économies de constat : jusqu'à cette année, la réalisation de la charge de la dette avait toujours été inférieure à la prévision. Alors que votre prévision s'établissait à 41,2 milliards d'euros, la réalisation s'élève à 41,7 milliards. Il manque donc 500 millions. Ce résultat est dû non seulement, je l'ai déjà évoqué, à l'absence de maîtrise de la dépense publique, mais également au fait que vous n'avez pas tenu compte de la reprise de l'inflation. La barémisation du stock de dettes étant fixée par rapport à un taux d'inflation, inévitablement, il y a danger lorsque celle-ci repart.

Ce PLFR est, paradoxalement, un rendez-vous manqué : vous auriez dû, en effet, prévoir des mesures de pouvoir d'achat. Si vous n'entendez pas la colère des Français sur leur pouvoir d'achat, c'est que vous avez un vrai problème d'audition. Monsieur Saint-Martin, oui, nous aurions aimé entendre, à la dernière minute, l'annonce de baisses concrètes d'impôts : tel était l'enjeu de ce PLFR. Vous décevez de nouveau l'attente des Français, qui espéraient, de ce collectif, qu'il conduise à de nouvelles mesures en faveur du pouvoir d'achat au début de l'année prochaine. Ce rendez-vous manqué me désespère.

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